Notice bibliographique
- Notice
Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Texte noté : sans médiation
Auteur(s) : Belliard, David
Titre(s) : Et soudain tout s'éteint [Texte imprimé] / David Belliard
Publication : Paris : Stock, DL 2022
Impression : 72-La Flèche : Impr. CPI Brodard & Taupin
Description matérielle : 1 vol. (159 p.) ; 22 cm
Identifiants, prix et caractéristiques : ISBN 978-2-234-09255-6 (br.) : 18 EUR
EAN 9782234092556
Identifiant de la notice : ark:/12148/cb46987935b
Notice n° :
FRBNF46987935
Résumé : « Pourtant, tu savais à quel point il m'avait été difficile de devenir candidat à
la Mairie de Paris. Était-ce d'ailleurs bien l'ordre des choses, quand on est enfant
de femme de ménage, enfant de rien, sans héritage, homosexuel de surcroît ? Tout cela,
oui, tu le savais. Tu en avais même durant toutes ces années façonné le désir, celui
de la fuite et du rêve d'un autre monde. Ce que je réalisais alors, c'était aussi
un peu de toi.Et pourtant, c'est ce moment que tu as choisi pour me dire que tu allais
mourir. Alors oui, quand j'ai appris en ce début de campagne électorale que tu avais
une tumeur au cerveau et qu'il ne te restait qu'une poignée de mois à vivre, durant
quelques instants, je n'ai pu étouffer ma colère à ton encontre. Rends-toi compte
! Au moment où je croyais me libérer des chaînes de notre milieu, tu cherchais à m'y
ramener avec la tragédie de ta mort certaine. Durant chaque meeting, tu étais dans
un coin de ma tête, ton visage, les bribes de l'enfance, et cette peur panique, maman
va mourir, et je ne suis pas là. Dans les trains qui me faisaient osciller entre Paris
et Vesoul, dans le fatras de la vie publique, dans le silence de l'attente assis sur
le bord de ton lit, à te donner à manger, à te regarder partir. Maman va mourir, et
je ne suis pas vraiment là, je me répétais dans ce tourbillon qui n'en finissait pas.Puis
Maman est morte, et plus rien, ou si peu. Alors, je t'ai écrit, pour retrouver ces
souvenirs que j'ai voulu oublier, cette famille que j'ai voulu fuir, le désir de tout
effacer et celui de ne pas vous perdre, pour te retrouver, toi. »Cette lettre que
David Belliard nous donne à lire, c'est l'espace-temps entre l'enfant et l'adulte,
le trajet entre la Haute-Saône et Paris, le tiraillement entre deux mondes. C'est
l'espace que laisse la maladie pour les souvenirs doux et abrupts parfois, et les
derniers mots, sans fard, poignants. Une magnifique déclaration. [source éditeur]