Notice bibliographique
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Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Texte noté : sans médiation
Titre(s) : Il avait appris à écrire [Texte imprimé] : incipit des romans de Georges Simenon / édition de Jean-Louis Dumortier
Publication : Liège : Presses universitaires de Liège, DL 2020
Description matérielle : 197 pages ; 24 cm
Note(s) : Numéro de : Traces (Liège) = ISSN 0778-0702 , 24
Comprend des références bibliographiques
""Il avait appris à écrire " : retourner ainsi le titre d'un célèbre essai consacré
aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d'Aragon, bien
faraud de prétendre n'avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui
ont été enseignés ? Bien sûr que non ! On sait que sa scolarité a été écourtée et
qu'il n'a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d'écriture susceptibles
de faire de lui le romancier qu'il est devenu, un « pêcheur au lancé » capable, en
quelques phrases, d'appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c'est le fruit
d'un apprentissage « sur le tas », en tant que fournisseur de la presse quotidienne,
d'abord, puis, très vite, d'une littérature vouée à la consommation rapide. Peut-on
dire que Simenon, au cours des années de maturation sous pseudonymes, a fabriqué des
hameçons tout à fait personnels et qu'il a découvert une manière de jeter la ligne
à nulle autre pareille ? Sans doute pas : ce serait un jeu d'enfant de trouver, chez
ses contemporains, à l'entame des romans, des situations et des personnages aussi
indéterminés que les siens, qui piquent la curiosité et suscitent le désir de savoir
qui ils sont et ce qui les a menés là où ils sont. Mais il y a chez lui un degré d'intrication
des points de vue bien supérieur à celui qui se rencontre chez ses confrères, une
alternance de perspectives – sans scrupules pourrait-on dire – qui, à la fois, peut
décontenancer le lecteur engoncé dans les habitudes de réception de la narration réaliste,
et lui ouvrir de vastes espaces d'interprétation. Quelque chose arrive à quelqu'un
quelque part ; quelqu'un parle, mais ce qui a lieu ou ce qui est dit est donné à connaître
à travers un énoncé dont la source est indécise ou dont l'énonciateur n'est pas sûr.
Si la formule n'était rebattue, on pourrait dire « Ça parle » et il revient au lecteur
de chercher ce que ça signifie pour lui, ce qui est à comprendre, ou, plutôt, ce qui
peut être compris à partir de, grâce à, malgré aussi parfois ce qui est dit – ou tu.
De tous les écrivains « réalistes », Simenon est peut-être celui qui laisse le plus
de marge à l'interprète, celui qui, en régime de clôture du sens, débarrasse le récit
de la plupart des figures dévolues à son avènement, ou ne les convoque que pour contester
leurs prétentions. Il invite ainsi implicitement le lecteur à débrouiller l'écheveau
et, sans le mettre en garde noir sur blanc, il lui laisse entrevoir le risque de ne
tirer que sur quelques fils. Ici, très modestement, il a été proposé à des lecteurs
issus de diverses communautés interprétatives et pas tous, loin de là, également familiers
de Simenon, de mordre dans l'esche d'un incipit, ou de dire de quoi elle est faite,
ou d'être à la fois le poisson et celui qui l'appâte. Il s'agissait de ne pas relancer
le carrousel des généralités sur l'univers fictionnel du romancier, mais de mettre
le doigt sur les mots, sur les phrases qui incitent à y entrer."--Page 4 de la couverture
Autre(s) auteur(s) : Dumortier, Jean-Louis. Éditeur scientifique
Sujet(s) : Simenon, Georges (1903-1989)
Incipit (narration)
Identifiants, prix et caractéristiques : ISBN 9782875622631. - ISBN 2875622633
Identifiant de la notice : ark:/12148/cb46891615g
Notice n° :
FRBNF46891615
(notice reprise d'un réservoir extérieur)
Table des matières : Qui passe quoi? Commentaire de l'incipit de Passage de la ligne / Christine Bister
; Sur l'incipit des Complices / Christian Neys ; "Embarqué" : un étude de l'incipit
de La chambre bleue / Jean-Louis Dumortier ; Se tromper de genre : à propos de Novembre
/ Benoî ; Départ du Train de Georges Simenon : Quand la vie ordinaire déraille
/ François-Jean Authier ; Chronique d'une mort annoncée : premiers et derniers
mots du Petit homme d'Arkhangelsk / Sandrine Marcillaud-Authier ; À propos de l'incipit
de Feux rouges / Ionna Papaspyridou ; L'embarquement pour l'Afrique dans Le coup
de lune / Hélène Tatsopoulou ; Une lecture de l'incipit de L'âne rouge / Marina
Geat ; Le bonheur est dans le crime : à propos de l'incipit de La vérité sur Bébé
Donge / Thierry Ozwald ; Un train peut cacher un autre : une lecture de l'incipit
du Train de Venise / Paul Mercier ; "Nodders" ou "Shakers" : les incipit de Le port
des brumes et de Maigret et la vieille dame chez Simenon et au petit écran / Bill
Alder ; Le chat : dans la prison du livre / Laurent Fourcaut ; Un Simenon moderne?
Sur l'incipit de Les trois crimes de mes amis / Laurent Demoulin ; Le commencement
et la fin : Le temps d'Anais / Jean-Baptiste Baronian ; Simenon et la radio : les
adaptations de de Pierre Assouline pour France Culture / Manon Houtart ; Lognon :
l'homme qui n'étiat pas Maigret / Didier Riet.