Notice d'ensemble éditorial
- Notice
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039 .. $o EST $a IA008043100500IA0
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200 1. $a [Planches pour : Racine. Œuvres...] $b Image fixe $e [estampe] $f [Louis H.-P. Duval]
210 .. $a [Paris] $c [impr. de P. Didot l'ainé] $d [1801-1805]
215 .. $a 5 est.
300 .. $a Éd. : 3 vol. gr. in-fol.
300 .. $a En 1801, quand parut le premier volume du "Racine" de Didot, les estampes dont il
est illustré étaient terminées depuis plus d'un an déjà. Ou bien étaient en voie d'achèvement.
Elles sont au nombre de 57 pour les 3 volumes et offrent, dit l'avis de l'imprimeur
"en tableau le trait le plus intéressant de chacun des actes des diverses pièces de
Racine. Les dessins, commencés l'an I.er de la République, ont été suivis sans interruption,
mais avec le temps qu'ont jugé nécessaire à leur composition des Artistes distingués,
livrés d'ailleurs à des travaux particuliers et bien éloignés de faire un objet de
lucre d'une occupation pour laquelle ils avoient établi entre eux une rivalité honorable.
Tous en effet se sont chargés de ces dessins avec le plus grand intérêt ; mais je
dois un tribut de reconnaissance particulier aux citoyens Girodet, Gérard et Chaudet,
qui seuls en ont fait les deux tiers..." Aussitôt imprimé le premier volume fut envoyé
à l'Exposition de l'Industrie, qui s'ouvrait en l'an IX. A cette occasion, Pierre
Didot fit paraître un prospectus, dont voici les passages essentiels : "... Cette
édition contiendra trois volumes in-folio ornés de gravures exécutées avec soin. Chacune
des pièces offrira une estampe pour chaque acte, ce qui fera monter la totalité à
cinquante-sept, en y comprenant le frontispice dessiné par Prudhon et gravé par Marais.
Les dessins de chaque pièce sont tous de la composition d'un même auteur, de sorte
que l'ensemble de l'ouvrage produira sans bizarerie une variété piquante et offrira
le spectacle intéressant d'une lutte honorable de talents distingués. Ainsi, pour
le tome I.er la "Thébaïde" a été composée en entier par Moitte, sculpteur ; "Alexandre"
par Gérard, peintre ; "Andromaque" par Girodet, peintre, "Britannicus", par Chaudet,
sculpteur ; "les Plaideurs", par Taunay, peintre. Pour le tome second, "Bérénice",
par Serangeli ; "Bajazet", par Gérard ; "Mithridate", par Peyron ; "Iphigénie", par
Gérard ; "Phèdre", par Girodet, peintre. Pour le troisième volume, les dessins d'Esther
et d'Athalie sont de la composition de Chaudet, sculpteur. A l'égard des caractères
gravés par Firmin Didot, nous ne craignons pas de dire qu'ils ont probablement atteint
le dernier degré de perfection, puisqu'ils ont encore quelque supériorité sur ceux
employés dans le "Virgile" et l'"Horace" in-folio, déjà publiés, qui forment les deux
premiers volumes de cette collection. Ces caractères sont un peu plus forts que ceux
du "Virgile", afin de mieux correspondre à la dimension des figures, les artistes
ayant désiré quelque étendue de plus pour la composition de leurs sujets... Cette
édition n'est tirée qu'à deux cent cinquante exemplaires, tous numérotés et signés
de l'imprimeur, dont cent avec figures avant la lettre. Elle sera publiée en trois
livraisons, et, de même que pour le "Virgile", on paiera la totalité de l'ouvrage
en payant le premier, afin d'éviter le risque et le dommage des exemplaires incomplets.
La première livraison, composée du premier volume, paraît actuellement ; la seconde,
composée du troisième volume, paraîtra dans six mois au plus tard, et la troisième
et dernière, composée du second volume, six mois environ après la seconde. On paie,
comme nous l'avons dit, la totalité de l'ouvrage en recevant la première livraison
avec le premier volume, et le prix est de 1 200 francs pour l'exemplaire avec figures
après la lettre, et de 1 800 francs pour l'exemplaire avec figures avant la lettre...
A la publication de la seconde livraison, ou du troisième volume, l'exemplaire avec
figures après la lettre sera invariablement fixé à 1 500 francs et à 2 250 francs
avec figures avant la lettre. Lors de la troisième et dernière livraison ou à la publication
du second volume, l'exemplaire sera de 1 800 francs avec figures après la lettre et
de 2 700 francs avec figures avant la lettre..." Ce prospectus ne laisse rien présager
des difficultés de l'éditeur, à qui l'entreprise rapporta plus de déboires que de
profit. C'est plus tard que Pierre Didot avoua ses ennuis. "J'avais commencé, dit-il,
avec une noble et touchante naïveté, par le "Virgile" in-folio, qui parut en 1798,
et par l'"Horace" in-folio, qui le suivit de près ; mais ce n'était rien auprès du
"Racine", auquel je travaillais depuis huit ans et qui vit le jour en 1801 : graver
et fondre les caractères, fabriquer le papier, composer et imprimer les trois volumes
in-folio, ce ne fut pas là le plus difficile, avec des ouvriers aussi excellents que
ceux qui s'étaient formés dans notre imprimerie ; oui, j'aurais pu certainement réaliser
mon projet, si gigantesque qu'il fût, de publier ainsi dans le format in-folio une
collection des grands écrivains anciens et modernes. Mais la pierre d'achoppement
a été l'exécution des dessins et des gravures pour les estampes de mon "Racine" :
j'aurais commandé sans peine une armée de cent ouvriers compositeurs, correcteurs
et imprimeurs ; j'ai failli perdre la tête, quand je me suis vu aux prises avec six
ou huit peintres et douze ou quinze graveurs. C'était la tour de Babel, avec la confusion
des langues. J'en suis venu pourtant à mes fins, et le "Racine" a été publié ; mais
je n'ai pas osé tenter un nouvel essai du même genre, et le "Molière" que j'avais
projeté avec des estampes gravées d'après les dessins de Taunay, de Duplessi-Bertaux,
de Monsiau et d'autres grands artistes, n'a jamais été mis sous presse..." David avait
été en quelque sorte le promoteur de l'ouvrage, et les dessins avaient été confiés,
pour la plupart, à ses élèves. Malheureusement Didot s'était aussi adressé à Prudhon,
pour qui il avait une particulière estime. Prudhon fut regardé comme un intrus dans
une entreprise que David considérait comme sienne. Il était, on le sait, la bête noire
de l'école académique ; on lui déniait la notion du grand art, on ne voulait voir
en lui qu'un continuateur attardé de Boucher et de Fragonard. De là des protestations,
des jalousies, des rivalités faillirent faire "perdre la tête" à l'éditeur. Mais Prudhon
ne voulut pas entrer en lutte avec David et ses élèves. Il se retira de son propre
mouvement, laissant entre les mains de Pierre Didot le dessin du "Couronnement de
Racine", frontispice de l'ouvrage que David ne réussit plus à faire supprimer et plusieurs
esquisses, qui ne furent pas gravées. L'une d'elles pourtant fut retenue, mais ne
fut reproduite qu'apres avoir été mise à l'alignement, c'est-à-dire revue et corrigée
par le maître, et le nom du Prudhon ne figure pas sur l'état définitif (voir l'IFF18
DUVAL (Louis H.-P.), 38). Il est juste de dire que David, si intransigeant qu'il se
montrât en matière d'art, fit preuve en cette affaire d'un parfait désintéressement.
Il dirigea l'exécution des dessins et des gravures, mais il n'accepta aucune rétribution
personnelle et il réduisit le travail de ses élèves à la plus juste rémunération.
Les planches furent payées au taux normal, c'est-à-dire de 5 à 600 francs chacune
300 .. $a Le "Racine", on l'a vu, ne fut tiré qu'à un petit nombre d'exemplaires. C'est que
le prix demandé n'était pas à la portée de toutes les bourses. Tous les souscripteurs
étaient gens confortables. Ce sont pour la plupart des généraux, des sénateurs, des
financiers, toutes personnes empressées à faire la cour au maître du jour, le premier
Consul, qui avait accepté la dédicace de l'ouvrage. Néanmoins l'entreprise se solda
par un déficit. La première médaille d'or à l'Exposition de l'Industrie fut à peu
près tout le bénéfice que retira Pierre Didot d'une entreprise onéreuse, où il avait
engagé des fonds considérables. Ajoutons que deux exemplaires du "Racine" furent tirés
sur vélin. L'un d'eux est à la Bibliothèque Nationale. L'autre resta entre les mains
des Didot. Il était orné des dessins originaux. Quand Firmin Didot fut un jour obligé
de vendre sa bibliothèque, il ne trouva pas preneur pour son "Racine" sur vélin, mais
le marquis de Châteaugiron lui acheta les dessins, pour les revendre aussitôt au prix
coûtant (10 000 fr.) au marchand d'estampes Schroot. Il retenait seulement pour son
bénéfice le dessin du "Couronnement de Racine" par Prudhon et un dessin de Gérard
pour "Andromaque". Le "Couronnement de Racine", cédé à Jacques Gatteaux, périt dans
les incendies allumés par la Commune. Les autres dessins furent acquis par divers
amateurs, tels que Mahérault et Eudoxe Marcille
300 .. $a Les cuivres, dont on avait perdu la trace se retrouvèrent inopinément, en 1875, dans
les mains d'un particulier. Ils étaient dans un bon état de conservation, sauf le
frontispice de Prudhon, gâté au tirage, et l'une des planches de "Bajazet" mutilée
à coups de ciseau ou de burin. Ces cuivres furent achetés par le libraire Léon Willem,
qui en publia, en 1877, un nouveau tirage accompagné d'une substantielle préface à
laquelle nous avons emprunté les éléments de cette notice. Les épreuves de ce tirage
sont caractérisées par la mention : "Imp. Houiste Paris", qui figure au bas de l'estampe
300 .. $a Les anciennes épreuves du "Racine" sont des plus rares. On les trouve en 5 états différents
: 1.er état, sans aucune lettre ; 2.e état, avec le nom des artistes à la pointe.
3.e état, avec les noms des artistes gravés au burin, sans autre lettre. 4.e avec
le nom des artistes et l'indication du titre de la pièce, de l'acte et de la scène.
5.e état, avec la lettre. Les eaux-fortes ne se trouvent pas pour toutes les gravures
300 .. $a Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs
du XVIIIe siècle
305 .. $a Ouvrage ou suite conservé sous la cote :
321 1. $a Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle / Bibliothèque nationale,
Département des estampes. Tome VIII, Duflos (Claude)-Ferée / par Marcel Roux,... ;
avec la collab. d'Edmond Pognon,... - Bibliothèque nationale (Paris), 1955, article
DUVAL (Louis H.-P.), n. 37-41 $c IFF18 DUVAL (Louis H.-P.), 37-41
608 .. $a Illustration $2 frTICO
801 .0 $a FR $b FR-751131015 $c 20160427 $g AFNOR $h FRBNF445552020000001 $2 intermrc