Notice d'ensemble éditorial
- Notice
Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Image fixe : sans médiation
Auteur(s) : Duhamel, A. B. (1736 ?-18..?). Graveur
Titre conventionnel : [Planches pour : Cabinet des Modes, devenu, à partir du 20 novembre 1786, le Magasin
des modes nouvelles françaises et anglaises, Paris, Buisson, 1785-1790]
Titre(s) : [Planches pour : Cabinet des Modes, devenu, à partir du 20 novembre 1786, le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises] [Image fixe] : [estampe] / [A.-B. Duhamel]
Publication : [Paris] : [Buisson], [1785-1790]
Description matérielle : 372 est.
Note(s) : Éd. : in-8°. - A partir du 20 novembre 1787, les 3 figures de modes qui accompagnent chacun des
cahiers, sont réunies sur une seule feuille, laquelle est pliée et mesure 19 x 34
cm. - L'auteur de ce précieux recueil, publié de 1785 à 1790 par le libraire Buisson,
est un précurseur de La Mésangère. En mettant sur pied cette entreprise, il avait
le sentiment d'être utile à ses compatriotes et surtout aux étrangers, car, disait-il,
désormais l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, les habitants du Nord, ne
seront plus obligés d'entretenir à grands frais des commissionnaires ou de faire fabriquer
des poupées, des mannequins, toujours imparfaits et cependant fort chers, qui ne donnent
tout au plus qu'une nuance de nos modes nouvelles, "tandis que les Cahiers du Cabinet
en offriront successivement tous les changements et tous les détails pour le prix
le plus modique." La mode, art éminement français, n'est pas ce qu'un vain peuple
pense : une frivolité. Elle est indispensable à la prospérité publique, car selon
les saines doctrines de l'économie politique, le superflu du riche fait vivre le pauvre.
En effet, "dans les grandes Sociétés, où il y a de l'inégalité dans les fortunes et
dans les conditions, des richesses et par conséquent du superflu, il doit y avoir
nécessairement du luxe et le luxe est utile ; car si le riche n'emploie son superflu
à des objets de consommation qui deviennent son nécessaire par l'habitude, il n'est
plus moyen de faire refluer ce superflu dans la classe nombreuse qui s'occupe des
Arts et de l'Industrie. Le luxe restitue donc au pauvre ce que l'inégalité des fortunes
lui fait perdre ; c'est à lui que nous devons l'activité du Commerce, l'encouragement
des Manufactures, la création des Beaux-Arts, les succès de l'Agriculture, qui fleurit
toujours en raison d'une plus grande consommation, en un mot, de plus grandes ressources
et de plus grandes jouissances." (Si après cette déclaration les pauvres ne sont pas
satisfaits, c'est qu'ils ont l'esprit mal fait). - Autre avantage de cette publication. "Qui nous débarrassera des Grecs et des Romains",
disait cet autre : le "Cabinet des modes" ; car, "si l'on eût fait plutôt ["sic"]
l'entreprise que nous exécutons aujourd'hui, l'on auroit une galerie de costumes aussi
nécessaires au Théâtre qu'aux Artistes François. Ceux-ci, las de nous représenter
sans cesse des Andromaque, des Didon, des Cléopâtres, auxquelles nous ne nous intéressons
guères, pourroient prendre dans l'histoire de leur Nation, aussi féconde qu'aucune
autre en héros et en héroïnes, les sujets de leurs tableaux.". - Le "Cabinet des modes" parut d'abord tous les 15 jours. Le premier cahier est
daté du 15 novembre 1785. Chacun des cahiers comprenait 8 pages de texte et 3 planches
enluminées. L'abonnement aux 24 cahiers annuels était de 21 livres. Il faut croire
que le succès répondit à l'attente de l'éditeur, car dès la 2.e année (20 nov. 1786),
les cahiers paraissent tous les 10 jours, soit 36 cahiers par an, au prix de 30 livres.
En même temps, le titre change : "le Cabinet des Modes" devient "le Magasin des modes
nouvelles, françaises et anglaises". La 3.e année (20 nov. 1787) apporte une innovation,
fâcheuse à notre gré : les 3 planches de chaque cahier sont gravées sur un même cuivre
et ne forment qu'une seule feuille divisée en 3 compartiments. Mais la nécessité d'adapter
le feuillet au format du "Magasin des modes" oblige malheureusement à la plier. La
4.e année vit les premières manifestations révolutionnaires. Elles furent mal accueillies
par les rédacteurs, d'autant que par la faute des évènements les cahiers paraissaient
avec un léger retard. L'éditeur s'en excusa : "Tant que nos affaires ne seront pas
rassises il sera presque impossible que nous donnions nos cahiers aux époques fixes
où ils devront paraître ; mais, comme on peut le distinguer, ce n'est pas absolument
longtems après ces époques que nous les donnons et nous assurons que ce sont vraiment
les modes existantes actuellement et non celles voisines des époques passées... Nous
pouvons dire, que dans ce moment qui, nous l'espérons, ne sera plus de très longue
durée, les modes ne varient pas comme elles varioient auparavant nos malheurs.". - Au "Cabinet des Modes", ou plus exactement au "Magasin des modes nouvelles" succéda
le 25 février 1790 un recueil publié chez le même éditeur (Buisson), mais qui, s'il
a le même aspect extérieur, en diffère totalement par l'esprit. C'est le "Journal
de la mode et du goût", ou "Amusemens du Sallon et de la toilette", par M. Le Brun.
La nouvelle publication s'est mise à la page et se montre nettement favorable à la
révolution. Le "Journal de la mode et du goût" cesse de paraître à la fin de l'année
(le 36.e et dernier cahier porte la date du 15 février 1791). Comme le "Magasin des
Modes", son prédécesseur, il paraissait tous les 10 jours et au même prix. Mais il
s'en distinguait par une innovation : la 3.e planche était remplacée par un morceau
de musique, romance ou ariette de l'un "des compositeurs Français et Italiens les
plus distingués." Les 2 planches de costumes ne sont pas signées. - Pour en revenir au "Cabinet des Modes", il représentait, mieux que la "Gallerie
des Modes" d'Esnauts et Rapilly, sa contemporaine, la formule du véritable journal
de modes. D'une périodicité plus régulière, il était aussi plus économique, plus attrayant
et plus varié : aux descriptions des modes, son texte mêlait des nouvelles politiques,
des compte-rendus de pièces nouvelles, des poésies, des anecdotes,..., et parmi ses
illustrations trouvaient place, à côté des costumes, les meubles nouveaux et les bijoux
à la mode. - Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs
du XVIIIe siècle
Ouvrage ou suite conservé sous la cote : : RLR. RES-Y2-2929-2930 (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb300290766)
Référence(s) : Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle / Bibliothèque nationale,
Département des estampes. Tome VIII, Duflos (Claude)-Ferée / par Marcel Roux,... ;
avec la collab. d'Edmond Pognon,... - Bibliothèque nationale (Paris), 1955, article
DUHAMEL (A.-B.), n. 27-398 = IFF18 DUHAMEL (A.-B.), 27-398
Identifiant de la notice : ark:/12148/cb44552869k
Notice n° :
FRBNF44552869
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