Notice bibliographique
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Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Texte noté : sans médiation
Auteur(s) : Rey, Alain (1928-2020)
Titre(s) : Pourvu qu'on ait l'ivresse [Texte imprimé] : de l'alcool à l'extase, un voyage à travers les arts et les lettres / Alain Rey ; calligraphies de Lassaâd Metoui
Publication : Paris : Robert Laffont, DL 2015
Impression : 18-Saint-Amand-Montrond : Impr. Clerc
Description matérielle : 1 vol. (349 p.) : ill. en coul. ; 28 cm
Autre(s) auteur(s) : Métoui, Lassaâd (1963-....). Illustrateur
Sujet(s) : Ivresse -- Dans l'art
Indice(s) Dewey :
704.949 641 (23e éd.) = Beaux-arts et arts décoratifs - Thème de la nourriture et des boissons
Identifiants, prix et caractéristiques : ISBN 978-2-221-19029-6 (br.) : 30 EUR
EAN 9782221190296
Identifiant de la notice : ark:/12148/cb444568023
Notice n° :
FRBNF44456802
Résumé : Au sens propre, l'ivresse vient d'un joyau végétal, soit la vigne, soit des céréales
transformées en boisson, source de vie. Mais les symboliques se sont emparées dès
l'Antiquité de cette transformation mentale, de cette métamorphose de la conscience,
au-delà de la raison, de la logique, de la prison du réel. Parente de la folie, de
la transgression, du rêve, l'ivresse première, celle du vin et de tous les alcools,
boissons et " eaux-de-vie ", suscite dès l'Antiquité de superbes symboliques. En Grèce,
c'est le dieu contesté Dionysos, repris par les Romains sous le nom de Bacchus, entraînant
des cortèges de ménades, de satyres, de bacchantes, mêlant exaltation et sexualité,
violence " comique " (le komos grec est un cortège priapique) et plaisir. C'est aussi
la vigne, don divin, qui provoque chez l'innocent patriarche Noé un scandale associant
l'impudeur à l'inconscience. Célébration de la vie, l'ivresse est sacrée. Ses effets
sont excessifs et contradictoires. L'ego ebrius est seul dans la communion affective
du Banquet selon Platon. L'ivresse est associée aux artifices dangereux des paradis
imaginaires. De même que le dieu-monstre Dionysos, inspirateur de toute création,
est rejeté au nom d'Apollon, mais actif en nous, l'ivresse est condamnée et célébrée.
Les éducateurs spartiates enseignent à leurs enfants le mépris de l'" ilote ivre "
; Rabelais exalte les " bien ivres ", adorateurs de la Dive Bouteille. Car l'ivresse,
pouvoir physique de boissons divines, s'évade vers d'autres vertiges. Amoureux, mystiques,
transcendants, fervents, témoignent tous d'ivresses sans nul alcool. Ils ou elles
sont ivres de passion, de bonheur, de Dieu, d'humanité, mais aussi ivres de pouvoir,
d'argent, de colère, de haine... Le domaine privilégié des ivresses immatérielles
est certainement celui de la création artistique et poétique, jusqu'à l'exigence du
" dérèglement de tous les sens " (Rimbaud). Et existent aussi l'ivresse du savoir,
de la raison, celle du... [source éditeur]