Notice bibliographique
- Notice
Au format public
Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Texte noté : sans médiation
Auteur(s) : Mpoudi Ngollé, Évelyne (1953-....)
Titre(s) : Petit Jo, enfant des rues [Texte imprimé] / Evelyne Mpoudi Ngollé
Publication : [Vanves] : EDICEF, DL 2009
Impression : impr. en Italie
Description matérielle : 1 vol. (188 p.) : couv. ill. en coul. ; 18 cm
Collection : Littérafrique
Lien à la collection : Littérafrique
Note(s) : La couv. porte en plus : "lecture suivie et dirigée"
Identifiants, prix et caractéristiques : ISBN 978-2-7531-0238-5 (br.) : 4,17 EUR
EAN 9782753102385
Identifiant de la notice : ark:/12148/cb420219613
Notice n° :
FRBNF42021961
Cette notice appartient à l'univers jeunesse
Infos du Centre national de la littérature pour la jeunesse :
Genre : Romans
Public destinataire : À partir de 13 ans
Avis critique :
Notice critique : Une fois n'est pas coutume, faisons une incursion
dans l'édition para scolaire avec la récente collection"Littérafrique" chez Edicef.
· l'intention des élèves du second cycle, les titres de cette collection - une quinzaine
parmi lesquels L'Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, L'Appel des arènes d'Aminata
Sow Fall ou encore Reine Pokou de Véronique Tadjo - sont tous accompagnés d'un parcours
de lecture et d'activités qui jalonne le texte.) Nous y découvrons donc dans la compagnie
prestigieuse de quelques grands"classiques" africains, ce roman pour la jeunesse inédit.Petit
Jo, enfant des rues rejoint nombre d'autres romans qui, par leur intention, leur thématique,
s'attachent à des itinéraires de vie chaotiques, avec de jeunes héros marqués dès
la naissance par l'adversité. Comment alors survivre, échapper au pire, se construire
un avenir digne de ce nom quand tout y fait obstacle ?Le Petit Jo de ce roman a été
abandonné dès la naissance. On ne sait rien de ses origines sinon qu'il est métisse.
La violence de sa jeune existence saisit le lecteur dès la première page : survie
au quotidien dans un container partagé avec quelques durs de la rue, maigre salaire
de petit porteur, rencontre avec un père adoptif providentiel qui meurt bientôt, éjection
de l'école puisque sans identité officielle, maladie... Grâce à la volonté de s'en
sortir et aux hasards des rencontres, l'avenir, enfin, s'éclairera, mais cela n'adviendra
que lorsque l'adolescent aura pu avancer dans la recherche de ses origines. Message
moral il y a dans ce roman et stigmatisation aussi. L'auteur, Evelyne Mpoudi Ngollè,
inspectrice générale de pédagogie en charge des lettres, arts et langues pour l'enseignement
secondaire au Cameroun, tout en décrivant dans le détail le pathétique d'une telle
vie (plausible, bien sûr), oblige implicitement à se questionner sur une société qui
le favorise. Un des personnages clés, Man, est un adolescent d'un milieu aisé. Il"tourne
mal", mais ce sont ses parents qui sont jugés : leur éducation, leur démission, la
polygamie, les jeunes maîtresses, l'argent... Face à la délinquance, la perte des
valeurs, le drame des abandons d'enfants (jeunes filles abusées par un Blanc), l'auteur
oppose la quête de repères, les bienfaits de la solidarité, le refus de la facilité,
les valeurs chrétiennes aussi. L'épilogue, avec le retour au village de Jo, devenu
adulte, pour y travailler la terre, l'engagement religieux, l'ouverture aux autres,
laisse entrevoir un avenir plus serein, à l'écart de la ville de sa jeunesse. Cette
issue interpelle, en cela qu'elle rejoint nombre d'autres, dans la littérature jeunesse
africaine, récente et plus ancienne : le monde moderne, avec la ville qui en est le
symbole, apparaît comme foyer de tous les dangers, de toutes les dérives en regard
d'un monde encore préservé qui seul peut permettre de se"construire". L'écriture classique,
agréable, permet une lecture sans temps mort de ce roman dont le pathétique et l'émotionnel
sont les ressorts. Il a été choisi pour figurer au programme scolaire camerounais
en classe de 3e. E. Mpoudi Ngollé a aussi publié, chez L'Harmattan, Sous la cendre,
le feu, un roman qui a également figuré au programme scolaire camerounais. - Le 20131014
, par Marie Laurentin